mercredi 4 février 2009

Camino de Santiago (Camino Francés)

ESPAGNE
juin 2002 - St-Jean-Pied-de-Port à Santiago de Compostela

Mon premier voyage de cyclotourisme.




Une grande voie de pèlerinage vers le tombeau de l’apôtre Saint-Jacques. Je suis partie seule sans savoir presqu’aucun mot d’espagnol, je fais ce Sentier pour me retrouver… Plus de 850 km en 11 jours, paysages magnifiques. Je suivrai le plus souvent possible le sentier pour piétons, c’est parfois difficile mais tellement plus beau que les routes. Je dormirai dans les auberges de pèlerins et les dernières nuits dans des pensions. Les derniers jours, j'ai eu la chance de rouler avec 3 cyclistes de Madrid et de connaîntre un peu plus les coutumes espagnoles.







(en español más abajo)

Mes réflexions après ce premier voyage:
Cette aventure à vélo fut tout un défi à différents niveaux. Un pèlerinage rempli de longues périodes de réflexion, la rencontre de gens où, par cette manière de faire le
chemin, ce n'est pas la quantité mais plutôt la qualité de liens créés qui importe.
Au bout de chaque souffrance et découragement existe une joie, la beauté, qu'il suffit simplement de savoir reconnaître, on apprend à voir les signes, à ouvrir non pas seulement les yeux et son cœur mais surtout son âme… Et le bonheur d'avoir réussi à mener à bien cette aventure hors de l'ordinaire, une étape à la fois.
Certain ici m'avait dit que de vivre ce sentier à vélo n'était pas la bonne façon de faire. Un pèlerin à pied presque arrivé à Santiago de Compostela m'a dit la même chose. Je n'ai jamais argumenté et pourquoi juger ? Chacun a sa motivation personnelle pour entreprendre un tel périple, peu importe son moyen de locomotion; nous partageons tous un même but… Et ces refuges qui n'accueillent pas de pèlerins à vélo. Et le temps que chacun s'accorde pour parcourir ce Chemin est aussi un choix bien personnel.
J'aurai fait l'apprentissage de ce que je devais savoir pour l'instant, ce qui me ferait re-devenir qui JE suis et ce, simplement à communiquer avec le Camino, en reconnaissant les messages subtils transmis par mes sentiments et mes pensées; les paroles étant souvent involontairement mal exprimées ou mal interprétées. J'avais déjà une longueur d'avance avec mes événements vécus antérieurement. Et la mort étant venue frapper sournoisement à la porte de ma vie il y a plus d'un an, j'avais alors hérité d'un stimulus pour vivre. Le Camino Francés sera mon deuxième tremplin pour avancer, avec volonté.
L'appel que j'ai fortement ressenti de vouloir l'expérimenter était donc un signe plus visible pour vivre ce que je savais et ce que je ressentais déjà.
Toutes ces questions existentielles que je préparais en même temps que mon voyage se sont dissipées à mesure que la date du départ approchait. Restait celles des gens qui m'entourent : qu'est-ce que j'allais chercher si loin? Et pourquoi partir seule? Les questions au retour : et puis? T'as trouvé tes réponses? Que puis-je répondre… qui comprendra que j'ai simplement écouté le langage du Chemin… Je reconnaîs maintenant que je vis le Camino quotidiennement.
Et ce que j'en ai retiré à Santiago, en ayant atteint mon but spirituel et mes objectifs :Mon cheminement sur le Camino Francés aura été le reflet de la vie. Même si j'étais préparé physiquement et avec tout l'équipement minimum essentiel, reste que l'inconnu, les imprévus et les embûches font parti du Chemin et de l'existence. Derrière cette longue et difficile aventure pour s'évader de la routine quotidienne, pour vivre des événements inoubliables et la liberté, il doit se cacher une force intérieure, un Être supérieur pour apporter support physique, moral et spirituel. Aller plus haut, avancer plus loin tout en profitant de la vie le plus simplement. Rouler plus de 850 km en 11 jours sur tous les types de sentiers inimaginables. Parfois à moins de 5 km/h, d'autres fois à plus de 55 km/h; chaque coup de pédale ou de frein prend toute son importance, comme dans la vie... Mais quel paysage! Et 25 heures de train pour revenir à Toulouse avec 5 transferts, l'autre chemin...
Amour, peur, tendresse, sévérité, joie, tristesse, extase, amertume, courage, douleurs, foule, solitude, rires, pleurs, force, découragement, folie, épreuves, chaleur, froid, soleil, pluie, nuages, confort, inconfort, bien-être, mal-être, pleine forme, fatigue extrême, plaisirs simples et purs, incertitudes, retrouvailles, égarements,... et bien plus sur ce Chemin en si peu de temps. Tant de choses côtoyées, autant d'événements qui marquent à tout jamais que d'expériences blessantes et passagères. Rien n'arrive pour rien, tout a une signification. Très heureuse d'avoir réalisé ce rêve avec autant de défis. Expérience unique, extraordinaire et enrichissante où rien n'est parfait et tout à apprendre. Pas de temps pour l'ennui.
Rencontrer des gens de différentes nationalités mais difficile de créer des liens durables avec des pèlerins faisant le Chemin à pied.
Parler le soir avec eux dans les refuges et le lendemain se saluer lorsque je les dépassais à vélo. C'est à recommencer chaque soir avec l'avantage de rencontrer plus de gens. Trouver un avantage à chaque situation désagréable... Peu de cyclistes et encore moins à mon rythme! Et un des plus beaux cadeaux obtenus sur ce Chemin aura été la rencontre de trois cyclistes de Madrid. Méfiance, adaptation, compromis, partage. Et en 5 jours avec eux, les derniers jusqu'à Santiago de Compostela, j'aurai appris beaucoup. Avec l'esprit ouvert et un brin de folie, nous sommes arrivés à créer un lien d'amitié spécial malgré les différences culturelles, religieuses, spirituelles, le langage et à chacun son but sur ce Chemin de Compostelle. On avait des affinités: le goût de l'aventure, profiter de la simplicité de la vie, la beauté de la nature, le bon temps, un dose de folie, les problèmes de vélo,... Et j'ai compris les raisons de leur passage sur mon chemin, dans ma vie.
Confiance en moi, aux autres, en ces trois cyclistes, en ma force intérieure, mais surtout confiance en mon Maître. Persévérance, tolérance, patience, endurance. Être qui je suis en toute vérité, avoir la liberté de mes choix et les assumer. Reconnaître et accepter mes limites. Quitter (et non fuir) une situation désagréable par avancement ou par acceptation.
On n'a pas tous les mêmes rêves mais ayez chacun les vôtres, au moins un grand. Et surtout travaillez à les réaliser malgré tous les obstacles inévitables; cela contribue à atténuer les " problèmes " quotidiens. Lutter à l'intérieur de soi et non contre les autres. Vivre et réussir SA vie dans toute sa simplicité et sa beauté; apprendre à être bien et heureux avec ce que l'on possède car le plus beau ne s'achète pas, il se trouve à l'intérieur de chacun de nous et peut se partager... Et comme tout pèlerin, j'ai terminé le Chemin en faisant une promesse dans la Cathédrale de Santiago.
"L'agréable n'est pas éternel. Préservons le bien-être en cultivant le respect de notre entourage."


He vivido en el Camino Francés del 23 de junio al 5 de julio del 2002; mis reflexiones luego de este magnífico viaje donde, aún en bicicleta, he meditado… El Camino de Compostela : una peregrina solitaria en bicicleta.

Esta aventura en bici fue todo un reto a varios niveles. Una peregrinación llena de largos períodos de reflexión, el encuentro con la gente, donde, por esta manera particular de hacer el camino, no fue la cantidad sino la calidad de las amistades que se hacen lo que importa. Al fin de cada sufrimiento y desanimación existe una alegría, la belleza, donde necesitamos simplemente saber reconocer, aprendemos a ver las señales, a abrir no solo los ojos y el corazón sino sobre todo el alma… Y la felicidad de haber conseguido terminar bien esta aventura extraordinaria, una etapa a la vez.
Algunos aquí me habían dicho que vivir este sendero en bicicleta no era la mejor forma de hacerlo. Un peregrino a pie, casi llegando a Santiago de Compostela, me dijo lo mismo. Yo nunca discutí y, porqué juzgar? Cada uno tiene su motivación personal para hacer un tal viaje, poco importa su medio de locomoción; todos compartimos el mismo objetivo… Y esos refugios que no reciben peregrinos en bici. Y el tiempo que cada uno se da para recorrer el Camino es también una elección muy personal. Yo aprendí lo que debía saber por el momento, lo que me hará volver a ser quien yo soy y esto, simplemente comunicándome con el Camino, reconociendo los mensajes sutiles transmitidos por mis sentimientos y mis pensamientos; las palabras están frecuentemente e involuntariamente mal expresadas o mal interpretadas. Yo tenía un poco de avance en mi camino debido a experiencias vividas precedentemente. La muerte viniendo solapadamente a golpear la puerta de mi vida hace más de un año, yo había heredado entonces un estímulo para vivir. El Camino Francés fue mi segundo trampolín para avanzar, con voluntad. El llamado de desear experimentarlo, que sentí fuertemente, fue un signo visible de vivir lo que yo ya sabía y sentía. Todas las preguntas existenciales que yo preparaba junto con mi viaje, desaparecieron mientras el día de partida se acercaba. Quedaban aquellas de la gente que me rodeaba: que vas a buscar tan lejos? Porqué ir sola? Las preguntas al volver: Y? Encontraste respuestas? Qué puedo responder... quien comprenderá que yo solo escuché el lenguaje del Camino... Yo reconozco ahora que vivo el Camino todos los días.
Y lo que he conseguido en Santiago, habiendo llegado a mi reto espiritual y mis objetivos :
Mi progresión sobre el Camino Francés ha sido el reflejo de la vida. Aún estando preparada físicamente y con todo el equipamiento mínimo esencial, queda lo desconocido, los imprevistos y las trampas que hacen parte del Camino y de la existencia. Detrás de esta larga y difícil aventura para evadirse de la rutina de cada día, para vivir momentos inolvidables y la libertad, se esconde una fuerza interior, un Ser superior que da apoyo físico, moral y espiritual. Ir más alto, avanzar más lejos al mismo tiempo que disfrutando de la vida lo más simplemente posible. Recorrer más de 850 km en 11 días sobre todo tipo de sendero imaginable. A veces a menos de 5km/h, otras veces a más de 55 km/h; cada golpe de pedal o de freno toma toda su importancia, como en la vida… Pero que paisaje! Y 25 horas de tren para volver a Toulouse con 5 traspasos, otro camino…
Amor, miedo, ternura, severidad, alegría, tristeza, éxtasis, amargura, coraje, dolores, muchedumbre, soledad, risas, llantos, fuerza, desánimo, locura, pruebas, calor, frío, sol, lluvia, nubes, comodidad, molestia, bienestar, disgusto, buena condición física, cansancio extremo, placeres simples y puros, incertidumbres, nuevo encuentro, extravío,… y mucho más en ese Camino en poco tiempo. Tantas cosas vividas, tantos acontecimientos que marcan para siempre como muchas experiencias mortificantes y pasajeras. Nada llega sin querer, todo tiene un significado. Estoy muy contenta de haber realizado este sueño con tantos retos. Una experiencia única, extraordinaria y enriquecedora donde nada es perfecto y todo es a aprender. No hay tiempo para aburrirse.
Encuentro con gente de diferentes nacionalidades pero difícil de liarse de manera permanente a los peregrinos que hacen el Camino a pie. Hablar con ellos de noche en los refugios y al día siguiente saludarse cuando los pasaba en bicicleta. Es recomenzar cada noche con la ventaja de encontrar más gente. Encontrar una ventaja en cada situación desagradable… ¡No muchos ciclistas y menos a mi ritmo! Y uno de los más apreciados regalos en ese Camino fue el encuentro con los tres ciclistas de Madrid. Desconfianza, adaptación, compromiso, reparto. Y en cinco días con ellos, los últimos hasta Santiago de Compostela, he aprendido mucho. Con el espíritu abierto y un poco de locura, hemos llegado a establecer una amistad especial a pesar de las diferencias culturales, religiosas, espirituales, la lengua y cada uno con su reto en el Camino de Compostela. Teníamos afinidades: el gusto por la ventura, disfrutar de la simplicidad de la vida, la belleza de la naturaleza, el buen tiempo, una dosis de locura, los problemas de la bicicleta,… y he comprendido las razones de su presencia sobre mi camino, en mi vida.
Confianza en mí, en los otros, en esos tres ciclistas, en mi fuerza interior, pero sobretodo confianza en mi amo. Perseverancia, tolerancia, paciencia, resistencia. Ser quien soy en toda verdad, tener la libertad de mis opciones y las asumir. Reconocer y aceptar mis límites. Dejar (y no escapar) una situación desagradable por mi avance o bien mi aceptación.
No todos tenemos los mismos sueños pero que cada uno tengo el suyo, por lo menos uno grande. Y sobre todo trabajar para realizarlos a pesar de los obstáculos inevitables; esto contribuye a atenuar los « problemas » de todo los días. Luchar en el interior de sí mismo y no contra los otros. Vivir y tener éxito en SU propia vida en toda su simplicidad y su belleza; aprender a encontrarse bien y feliz con lo que se tiene porque lo más bello no se compra, se encuentra dentro de cada uno de nosotros y se puede compartir… Y como todo peregrino, terminé el Camino haciendo una promesa en la Catedral de Santiago.

« Lo agradable no es eterno. Preservamos el bienestar cultivando el respecto de esos que nos rodean. »

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